/ La star française du cécifoot à Vaires-sur-Marne

Depuis quelques années, Yvan Wouandji intervient dans les écoles et les centres de loisirs. Il raconte son histoire pour éliminer les clichés, il répond aux questions des enfants, très attentifs et réceptifs. Il y a une vraie interaction entre eux. Puis après ces échanges, il propose aux jeunes de jouer au cécifoot avec des bandeaux sur les yeux et un ballon qu’il apporte à chaque fois.

Le 3 juillet dernier, Yvan est venu rencontrer les enfants de l’accueil de loisirs de Paul-Bert au COSEC qui avaient hâte de le connaître. Tous se sont prêtés au jeu et ont écouté attentivement ses conseils pour maîtriser un peu ce sport, reconnu depuis 1998 par la Fifa et le CIO. Pour cette star française du cécifoot, ces moments privilégiés passés avec les enfants sont essentiels, car ils sont ainsi sensibilisés au handicap.

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Yvan Wouandji en profite aussi pour les inciter à faire du sport et leur faire découvrir le cécifoot. « Et surtout pour qu’ils comprennent qu’on peut avoir un handicap et faire plein de choses. » Dans une interview, celui qui a introduit ce sport, apparu au Brésil, en France disait que : « Le cécifoot, c’est un moyen de se sentir libre, débarrassé de la canne, en parfaite autonomie sur le terrain. On est footballeur aveugle et pas l’inverse ! On développe de grandes capacités mémorielles et auditives. Le cécifoot reste technique, tactique et performant. »

Pour l’attaquant de l’AS Cecifoot Saint-Mandé, le cécifoot n’est pas qu’un moyen d’épanouissement personnel. C’est aussi une revendication sociale. « En jouant au cécifoot, je veux montrer aux gens que le handicap n’est pas un facteur dévalorisant, que ce n’est pas une barrière », racontait-il récemment à des journalistes et d’ajouter : « Si je n’avais jamais découvert le cécifoot, je ne sais pas comment serait ma vie. Mais elle serait beaucoup moins épanouie je pense. En fin de compte, perdre la vue n’a pas été mon plus grand inconvénient. Parce que je me suis découvert autrement, en tant qu’homme. J’ai pu me forger un caractère avec mon handicap. J’ai pu voir les bons côtés des choses. Ça ne me dérange pas d’être handicapé, au contraire. Je me sens heureux et épanoui. Je me sens utile à la société à travers le cécifoot. »

Un message qu’ont bien compris les enfants, heureux d’avoir pu partager cette expérience avec celui qui attend avec grande impatience les Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024. Son principal souhait : que le service public fasse appel à lui pour commenter les rencontres de cécifoot qui auront lieu pour l’occasion.

Règles du jeu
Le cécifoot se joue en deux mi-temps de 25 minutes chacune sur un terrain de 40 x 20 mètres (soit des dimensions équivalentes à celui de handball), délimité par des barrières gonflables pour la sécurité des joueurs et des cages elles aussi plus petites (3 x 2 m). Une équipe compte cinq joueurs. Le gardien est voyant. C’est aussi le cas de l’entraîneur sur le banc de touche et d’un guide à l’arrière du but adverse. Tous trois ont pour mission d’orienter le jeu. Malvoyants ou non-voyants, les quatre joueurs de champs évoluant sur le terrain portent tous un bandeau sur les yeux pour être au même niveau de handicap. Quant au ballon, il est sonore, rempli de grelots et de billes. Avant d’aller au contact, un joueur qui n’a pas le ballon doit crier "Voy" pour être repéré par ses adversaires sans quoi l’arbitre pourra siffler une faute.